Nous vous proposons de reprendre nos échanges autour d’une actualité toujours brûlante, dans laquelle le GIAF, à travers ses membres, continue d’être très actif.
En toute priorité, nous souhaitons témoigner de notre compassion et de notre solidarité à notre ami, le Premier Ministre Moussa MARA, arrêté par les autorités maliennes le 1er août pour « atteinte à la crédibilité de l’État ». Il lui est reproché d’avoir exprimé sa solidarité avec les détenus d’opinion et d’avoir notamment déclaré : « Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira par apparaître »…
Bien qu’il ne soit pas membre du GIAF, il avait été un invité contributeur brillant lors de notre conférence de Cotonou. Son procès vient de se tenir. Le parquet a requis 24 mois ; le délibéré est attendu pour le 27 octobre. Son avocat s’en est remis à la « sagesse de la Cour pour ne pas suivre le parquet »… Nous ne pouvons que nous associer pleinement à ce souhait.
Vous trouverez ci-dessous quelques informations sur nos activités en cours.
A – MALI : L’URGENCE D’AGIR !
À partir d’un examen lucide de la situation qui décrit la descente aux enfers actuelle, il ressort clairement que le pays ne pourra pas s’en sortir seul. Certains leviers d’action sont envisageables, mais un retour à une situation normale — en évitant autant que possible le pire — ne se fera pas sans un soutien de la Communauté internationale, qui a le devoir d’agir.
B – SÉNÉGAL : DERNIÈRES ACTIVITÉS DE L’ANTENNE GIAF
1 – Compte rendu de la réunion de l’antenne du 28/6 au Teroubi
Cette réunion a fait ressortir des points saillants, plus que jamais d’actualité, concernant la manière de construire l’intégration économique régionale autour du Sénégal.
Voir le compte rendu ci-dessous en pièce jointe.
2 – Participation à une réunion CEDEAO d’experts
Le Général Talla NIANG et le Pr Adjaratou AIDARA ont été invités par la CEDEAO à une réunion d’experts sur des sujets liés à l’extrémisme violent, en préparation du sommet des chefs d’État de décembre. Une bonne réunion où le staff de la CEDEAO s’est révélé très ouvert.
Leurs contributions ont notamment porté sur :
– La nécessité de maintenir un lien avec l’AES, qu’il convient de gérer comme des « voisins », sans fermer la porte, ne serait-ce que pour comprendre ce qu’ils pensent.
– L’urgence d’un contrat social avec la Jeunesse, qui joue un rôle fondamental dans les évolutions actuelles. Il est indispensable de lui donner un espoir réaliste, car les jeunes, par définition inexpérimentés, sont souvent trop pressés. Pour cela, des personnes incontestables doivent leur parler et aller vers eux, avec empathie mais aussi franchise.
C – AUTRES POINTS CHAUDS IMPLIQUANT NOS MEMBRES ET PARTENAIRES
– CAMEROUN : ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES À UN TOUR CE 12 OCTOBRE
À 93 ans, le Président BIYA se représente avec de fortes chances de l’emporter, compte tenu d’un scrutin à un tour dans un pays à l’arrêt depuis plusieurs années : gouvernement inactif, dette intérieure abyssale, infrastructures dégradées, corruption très élevée…
La réélection d’un homme très âgé, disposant de tous les pouvoirs, et pouvant disparaître à tout moment sans avoir rien prévu, représente une menace sérieuse pour le pays, ouvrant potentiellement la voie à une intervention de l’armée.
Marie-Roger BILOA a réalisé un documentaire récemment publié, donnant la parole aux principaux acteurs politiques de la majorité et de l’opposition (90 000 vues en une semaine !).
À noter le phénomène de l’émergence d’un candidat consensuel qui fédère des foules considérables et bénéficie du regroupement de nombreuses personnalités, Bakari ISSA TCHIROMA.
Cet ancien ministre de la Communication, 76 ans, a démissionné avec fracas du gouvernement et propose une période de transition.
Une question reste cependant préoccupante : les électeurs inscrits pourront-ils obtenir leur carte ? Beaucoup n’y parviennent pas, comme si la Commission électorale freinait leur délivrance.
Pour cette dernière semaine de campagne, MRB prépare une plateforme de 10 questions clés à adresser aux candidats afin de clarifier leurs propositions.
Point important : Ces questions sont élaborées à partir du remarquable ouvrage du Pr Octave JOKUNG NGUENA : 100 propositions pour le Cameroun, aux orientations libérales, pragmatiques, exhaustives et réalistes, qui devraient intéresser la plupart des pays africains.
– CENTRAFRIQUE : DIALOGUE DE PLUS EN PLUS TENDU AVEC L’OPPOSITION
Le Rassemblement Unitaire (R.U.), présidé par Jean-François AKANDJI-KOMBO, dénonce le refus de dialogue du gouvernement avec la société civile, ce qui pourrait être le prélude à une nouvelle crise grave. D’où l’importance de la diplomatie préventive.
Cette tribune circule sur les réseaux sociaux et figure également dans un journal béninois destiné à la jeunesse, ouvert à l’actualité africaine. Une initiative panafricaniste salutaire, renforçant les liens entre Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale — une dynamique née lors de la conférence de Cotonou.
Voir ci-dessous en pièce jointe le journal et l’article.
– TCHAD : PADACKE CONTRE UNE RÉFORME « IN-CONSTITUTIONNELLE »
Albert PAHIMI PADACKE, chef de l’opposition démocratique, sénateur et président du RNDT-Le Réveil, a courageusement dénoncé des changements qu’il juge « in-constitutionnels ».
Selon la Constitution, le Président Mahamat DÉBY ne pouvait mener d’activités politiques, syndicales ou partisanes et devait rester au-dessus de la mêlée, ce qui impliquait d’annoncer sa démission du MPS.
Or, une réforme alignant la Constitution sur le règlement intérieur d’un parti a été présentée comme une simple « révision technique », posant en réalité les bases d’un autoritarisme sans séparation ni contre-pouvoir.
Albert PADACKE a largement diffusé son analyse, aussi communiquée aux Présidents du Congrès et du Sénat, ainsi qu’aux parlementaires. Son groupe a boycotté le vote et ses 16 députés ont quitté la salle en signe de protestation.
Argumentaire juridique et de fond en pièce jointe.
D – PUBLICATIONS ET AUTRES ACTIONS DE NOS MEMBRES
– Surmonter le « blues » des Unions régionales africaines – Paul DERREUMAUX
Une analyse comparative très instructive des Unions régionales africaines. Paul DERREUMAUX y renforce l’une des conclusions de la conférence de Cotonou : ce sont les « souverainismes régionaux » qui permettront l’accomplissement des « souverainismes nationaux ».
Une invitation à dépasser le « blues » actuel !
– Participation de KAKO NUBUKPO au prochain événement Afreximbank
Le 17 octobre, Kako NUBUKPO interviendra comme speaker à la lecture 2025 de Babacar NDIAYE sur le renforcement impératif des institutions financières africaines dans le contexte géoéconomique mondial.
https://ndiayelecture2025.afreximbankevents.com/
– Qudus ONIKEKU en tournée avec 16 jeunes artistes nigérians
Certains se souviennent du jeune Qudus, qui lors de la conférence de 2014 à Yamoussoukro, avait soudain sauté par-dessus la table pour danser devant les participants, sous le regard ravi du Président Charles Konan BANNY.
Qudus ONIKEKU poursuit son œuvre artistique avec talent et est actuellement en tournée avec une troupe de 16 jeunes artistes nigérians (danse, chant, musique…) dans un spectacle intitulé TERRAPOLIS.